A tout bien réfléchir! intéressant de se poser honnêtement cette question : Moi, en tant qu’entrepreneur où en suis-je de ma relation avec mon entreprise ? avec mon entourage ? Est-ce que je garde cet esprit critique indispensable pour avancer ? Est-ce que je m’entoure des bonnes personnes? SUIS-JE ALIGNE ENTRE CE QUE JE VEUX ET CE QUE JE FAIS ?

Dans les stages de formation pour jeunes chefs d’entreprise venant de fonder leur start-up, on explique aux participants le principal danger extraprofessionnel qui les guette: leur famille va passer au second plan. Il leur ait fortement conseillé de prévenir leur conjoint qu’ils n’auront plus le temps d’assumer leur part des tâches domestiques, de s’occuper des enfants, du ménage et des courses. Car il va y avoir un nouveau bébé. Un bébé exigeant, capricieux, qui ne dort pas la nuit, … qui ne sait pas encore se débrouiller dans la jungle de la vie. Et ce bébé va réclamer toute leur attention!

Le parallèle entre l’entreprise nouveau-née et le nourrisson n’est pas seulement une métaphore. Le cerveau des dirigeants de start-up fonctionne de la même façon que celui d’un jeune père qui dorlote son petit. C’est ce qu’ont constaté Marja-Lisa Halk et ses collègues de l’université de Helsinki. Lorsque les jeunes entrepreneurs voient le logo de leur firme, les centres du plaisir s’activent de la même façon que chez de jeunes pères voyant la photo de leur enfant. Et, comme chez le jeune parent d’autres aires cérébrales s’éteignent, habituellement sollicitées pour évaluer nos semblables avec esprit critique. En d’autres termes les dirigeants de start-up sont fous d’amour pour leur boîte, et incapables de voir les défauts. Dans les séminaires qui leur sont destinés, les formateurs devraient donc préciser que bien éduquer, c’est aussi repérer ce qui ne va pas. Sinon l’aventure parentale pourrait tourner court!

Article de Sébastien Bohler pour la revue « cerveau et psycho«